O'Gilvy - Introduction à la généalogie des Barbezières

Présentation de la famille de Barbezières dans le premier tome du Nobiliaire de Guienne et de Gascogne, d'Henri Gabriel O'Gilvy [1] :

La famille de Barbezières est une de ces rares maisons aujourd'hui existantes qui ont eu pour principe la chevalerie, pour berceau un château ou terre seigneuriale, dont elles ont adopté le nom à l'époque où ce mode commença à prévaloir en France, c'est-à-dire, selon le sentiment commun des historiens, au retour des premières expéditions en Terre-Sainte.

La terre de Barbezières, où elle était anciennement établie, et qui depuis est devenue la propriété des maisons d'Escoubleau-Sourdis et de Babin de Lignac, est située à une lieue et demie d'Aigre, dans l'ancienne principauté de Marcillac, sur les confins du Poitou et de l'Angoumois.

Bien que cette famille ne le cède guère à aucun nom français en ancienneté et en distinction, elle n'a eu jusqu'ici qu'un seul historien, M. Beauchet-Filleau et son honorable collaborateur, M. de Chergé, dans le Dictionnaire historique et généalogique de l’Ancien Poitou. […].

La maison de Barbezières s'étant établie définitivement dans notre province, nous avons cru devoir la classer dans ce recueil. Nous publions donc sur elle un travail aussi complet que nous le permettent les données de nos prédécesseurs et les recherches que nous avons faites aux différents dépôts de titres, mais principalement dans les manuscrits de la Bibliothèque Richelieu, où se trouve une généalogie régulièrement dressée et fortifiée de nombreuses preuves.

On remarquera, du reste, que le nom de Barbezières n'est pas nouveau en Guienne. L'une des branches de cette famille a, en effet, fourni à Bordeaux et à la Saintonge des personnages de marque, comme on le verra par la généalogie qui va suivre.

L'Angoumois, le Poitou, la Marche-Limosine, la Saintonge, ont été tour à tour la demeure de cette famille. Elle y a possédé plusieurs seigneuries considérables, et notamment des terres titrées. Ses alliances, toutes distinguées, souvent illustres, l'ont apparentée avec la plupart des premières maisons de France. Elle a produit des personnages recommandables dans l'Église (ses traditions lui assignent un évêque de Basoche, au XVIe siècle); mais c'est surtout dans les armes qu'elle a dignement soutenu son nom: des chevaliers nombreux de Saint-Jean de Jérusalem, de l'Ordre du Roi et des ordres du Saint-Esprit et de Saint-Louis; des gentilhommes de la Chambre, des officiers de tous grades de terre et de mer, dont un a commandé une compagnie de chevau-légers, et un autre, une compagnie noble pendant l'émigration; un capitaine de 50 hommes d'armes des Ordonnances, deux lieutenants généraux, et un Grand Maréchal des logis de la maison du Roi, forment un faisceau d'illustrations qu'il n'est donné qu'à bien peu de familles de réunir.

Nous ne terminerons pas ces prolégomènes sans établir une remarque intéressante à plus d'un point de vue, mais surtout pour l'histoire de la famille qui nous occupe. La cinquième génération connue de la généalogie de Barbezières mentionne une alliance directe de cette maison avec celle de Gontaut-Biron, en Périgord. Le père Anselme l'a consignée dans l'Histoire des Grands Officiers de la Couronne, sous les deux noms: de Barbezières et de Berbiguières. Si cette double dénomination n'est qu'un synonyme, comme nous avons tout lieu de le croire, il y a fort à penser que le château de Berbiguières, en Sarladois, ancienne possession de la maison de Caumont, aura dû être fondé par la famille de Barbezières, et que celle-ci lui aura imposé son nom.

L'alliance dont nous parlions avec les Gontaut, la proximité de territoire entre les possessions de ces derniers et le château sarladois de Berbiguières justifieraient assez notre idée ; il n'était pas impossible même qu'en 1580, époque de cette alliance, les Barbezières du Poitou conservassent encore à Berbiguières une fraction de seigneurie, ou tout au moins des droits honorifiques, concurremment avec la maison de Caumont.

Les alliances directes de la famille de Barbezières sont avec les L'Hermite, de Sousmoulins, d'Orgemont, de Fonsèque, de Poussard, de Gontaut-Biron, Robert de Rommefort, Chasteigner de Rouvres, de Parthenay, de Livennes, de Nesmond, de Josselin, d'Abzac, de La Faye, de Bourgon, de Sallebrache, de Couvidon , Bruneau de La Rabastelière, de Montalembert, de La Béraudière, de Ponthieu, de Rochechouart, d'Alloue, de Villedon, Dexmier, de La Porte, Joumard, de Lastre, de Cumont, de Moussy, de Boulainvilliers, de Jousseran, de Vivonne-La-Chateigneraye, de La Haye, de Fontlebon, de Marans, Bertrand de La Basinière, du Rousseau de Ferrières, etc., etc.
  

Notes

[1] Publié en 1856.


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